Etre-Là

Une des évolutions qui m’a le plus étonnée dans mon cheminement est d’être passée d’une posture de grande bavarde à celle d’une présence silencieuse. C’était inattendu, déroutant et en même temps plein de sens.

Je me suis demandée quoi faire de cette posture. Je m’en sers lors de soins et j’ai réfléchi aux personnes qui pourraient en avoir besoin : celles qui se trouvent en soins palliatifs. J’ai fait des recherches sur les associations qui proposent ce bénévolat et entamé mes démarches auprès d’Etre là Grand Paris. Les contacts, les entretiens, la première formation se sont déroulées de manière extrêmement fluide…absolument pas un parcours du combattant.

J’ai démarré mon parrainage cette semaine, dans un Ephad car il n’y avait pas de possibilités de commencer à l’hôpital tout de suite et je ne regrette pas ce choix. Les personnes que nous avons accompagnées avec la référente de l’équipe étaient accueillantes, souriantes, heureuses de cette présence qui représentait tant pour elles et était si simple pour nous. Avec discrétion, attention, j’ai adopté cette pleine présence, en silence, complètement tournée vers l’autre, vers ce que ces personnes avaient à dire, à exprimer à partager. Et une des phrases prononcées dans le cadre de la formation de l’association a résonné avec une force immense : nous sommes là pour accompagner des « vivants », des personnes qui se vivent et se disent pour certaines en fin de vie, mais qui sont bel et bien présentes.

Ces rencontres sont une expérience de l’instant, en résonnance avec l’état d’esprit, la volonté, l’état des personnes accompagnées. Il s‘agit bien d’œuvrer dans la durée mais pas nécessairement dans la continuité.