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Ma part féminine à beaucoup vécu dans l’ombre de ce que Jung appelle mon animus, ma part masculine. Tant que je m’accomplissais pour être une wonder woman, j’étais guidée par la performance: un peu au sens de la réussite professionnelle, mais surtout dans à la recherche d’une constante efficience. Je voulais toujours à optimiser les moyens au regard du résultat.
Ma mère me disait parfois qu’il était pénible de me voir dans une « gestion » permanente. Sa critique m’étonnait car je pensais justement tenir cette faculté d’elle.
Il y a trois ans, au printemps 2019, lors de ma seconde cure ayurevédique, j’ai aperçu une petite lumière au milieu de l’ombre. En parcourant un article dans un magazine de yoga j’ai ressenti une vibration particulière. Il parlait de la lune et de ses cycles et le magazine offrait même un calendrier lunaire. En lisant que les cycles menstruels étaient calés sur ceux de la lune (pleine ou nouvelle) j’eu une révélation, comme si je l’avais toujours su sans vraiment en avoir compris le sens.
Durant le séjour nous nous fîmes une promenade au bord de l’Argens, une magnifique rivière vert émeraude. Les pieds dans cette eau fraîche et translucide me connectèrent fortement à cet élément, et à mon chakra sacré. Dans le train du retour, je lisais un autre article qui mentionnait que la lune était fortement connectée aux énergies féminines et le soleil aux énergies masculines et qu’elle
régissait les liquides. C’est la cas la cas avec les marées par mais elle impacte aussi les humains dont les corps sont composés à x% d’eau. Dans les couloirs du métro, je tombais nez à nez avec l’affiche d’une exposition sur la lune!
Ces synchronicités me montrèrent clairement le chemin vers cette exploration de ma féminité. Où était et comment était la femme en moi?
Le premier travail de mise en conscience fut de réfléchir à mes cycles, d’abord à partir de l’ouvrage de référence de Miranda Gray, Lune Rouge puis en effectuant pendant une année des mandalas lunaires tous les mois.
Quelle évidence de renouer avec un temps cyclique et de me connecter aux différentes phases du mien, en conscience: de distinguer les énergies, tantôt fortes tantôt faibles, tournées vers les autres ou au contraire vers mon monde intérieur.
Trois ans après j’ai corrélé mon cycle à ma roue de médecine amérindienne et aux éléments de l’Ayurveda. Et ce féminin qui éclate dans l’œil de Marine, la photographe, correspond à l’ensorceleuse, à la saison de l’automne car elle est mûre et elle reliée à l’élément Terre.
Je me sens aujourd’hui pleinement reliée à cette femme. Mon cœur s’est ouvert et je le sens parfois déborder d’amour. Je dis davantage à mes proches que je les aime, je connais de vrais élans de pardon que ce soit pour accorder le mien ou le solliciter chez l’autre et régulièrement, des personnes que je rencontre me renvoient que je suis bienveillante et que je dégage de la douceur. Je ne savais pas que j’en étais capable tant je m’étais assimilée à une boule d’énergie et aujourd’hui je souhaite le cultiver. Je fends l’armure car elle empêche l’amour de circuler. Incarner ma puissance et ma souveraineté de femme assure ma sécurité.
Ma crinière est le symbole de ma féminité retrouvée. Elle est mon sceptre, mon ornement et sa couleur argentée me connecte chaque jour un peu plus à la lune. J’y étais prédisposée. Mes parents m’ont appelé Anne-Céline et lors de nos nombreux voyages en Grèce lorsque j’étais enfants, les habitants de ce pays leur demandaient pourquoi ils m’avaient appelé Lune, d’après Séléné, la déesse de la lune dans la mythologie.