Aider les enfants à devenir autonomes

Certains enfants sont très autonomes alors que d’autres le sont beaucoup moins. Mais cela ne dépend pas que de leur disposition à l’être, mais aussi de notre posture, en tant que parents, à laisser faire. Cela revient à ce que nous acceptions que nos enfants ne dépendent plus de nous… En un mot, qu’ils grandissent ! C’est un deuil à faire au sens où c’est une étape à intégrer et à dépasser.

 

 Ce travail se fait dans les deux sens : développer la capacité de l’enfant à…., tout en lui laissant l’espace de…. Le point de départ de cette dynamique est de considérer l’enfant, quel que soit son âge, comme un individu à part entière. Considérer l’enfant comme une personne est l’héritage de Françoise Dolto.

 

 

Je pense que j’ai toujours intégré cette idée, car j’ai été élevée avec le sentiment que j’existais et que j’avais une place. Il arrivait à des adultes de me considérer comme insolente lorsque je prenais la parole enfant. Je ne comprenais pas leur remarque, me contentant de m’exprimer tel que mes parents me l’avaient toujours permis et encouragé.

 

 

J’ai vécu ma première grossesse en ayant l’impression d’être un contenant qui portait un être pour le mettre et aussi le rendre au monde. Je parlai à mon bébé in utero, comme s’il était déjà là. Je lui racontais où nous allions, ce que nous faisions, ce qui étonnait certaines personnes que je côtoyais.

 

 

Françoise Dolto est même aller jusqu’à écrire que « seul chaque enfant se donne vie par son désir de vivre »[1] ce qui donne toute sa place à l’enfant qui n’est pas uniquement le résultat obtenu par la volonté seule des deux parents. En plus de la conception, l’enfant accepte de vivre. Cela fait écho à la théorie de l’incarnation de l’âme qui choisirait un corps de matière pour vivre des expériences concrètes, ou qui suivrait une volonté divine en fonction de sa sensibilité et de ses croyances. Ce faisant, elle choisirait aussi le quand, comment et avec qui elle s’incarne.

 

J’ai, personnellement, remercié mes enfants de s’être incarnés auprès de mon mari et de moi et en le faisant j’ai réalisé que c’était véritablement un honneur pour moi d’être leur mère, les reconnaissant ainsi pleinement dans leur singularité et leur individualité. Je comprends aujourd’hui que cette disposition d’esprit de ma part a fortement contribué à ce qu’ils soient les êtres autonomes qu’ils sont aujourd’hui, que ce soit vis-à-vis des tâches domestiques ( faire les courses, préparer des repas, lancer et vider les machines, faire le ménage, repasser…) ou de la conception et de la mise en œuvre de projets (organiser un anniversaire surprise à leur mère, organiser un tournoi de sport, prendre contact seul pour interviewer un adulte dans le cadre d’un travail de classe à mener sur l’orientation scolaire en classe de 3ème….).

 

C’est avant tout une posture et une envie chez l’enfant, permises grâce à une sécurité intérieure suffisante. Développer cette sécurité chez l’enfant passe par le fait de respecter ses besoins et ses peurs. En tant qu’adulte je serai sans doute tentée de minimiser certains faits pensant en réduire l’impact. Ce serait un tort car ça aurait l’effet inverse de créer de l’insécurité chez l’enfant qui ne se sent pas compris. Ce ne sont pas les évènements réels qui comptent mais la perception qu’en a l’enfant et la façon dont il l’exprime.

 

Surmonter les peurs et les difficultés passe par le fait de les intégrer et à l’origine de toute intégration, il y a une reconnaissance.

 

« Sans conscience ni respect, écrit Jack Kornfield, psychologue et moine bouddhiste, nous ne faisons que reproduire ce que l’on nous a fait, en agissant conditionné par notre propre éducation. (…) Avec le respect, nous pouvons offrir à nos enfants une protection et un soutien attentionnés tout en posant les limites acceptables au comportement »[2].

 

Je me suis appuyée sur l’éducation que j’ai reçue mais ma liberté d’adulte a été de choisir ce que je voulais transmettre et ce que je voulais transformer en fonction des besoins de mes enfants et des situations que nous avons vécues et vivons aujourd’hui. Je me retiens de projeter sur eux des raisonnements et des principes qui appartiennent à d’autres temps, confiante dans notre capacité collective à ouvrir un espace suffisamment vierge pour accueillir l’avenir. Cet avenir je le leur souhaite illuminé de possibles, consciente « que les enfants deviennent naturellement indépendants, à leur propre rythme »[3].

 


[1]article l’enfant est une personne (free.fr)

[2] Après l’extase, la lessive, Jack Kornfield. Editions de la Table Ronde. 2001. Page 335.

[3] Après l’extase, la lessive, Jack Kornfield. Editions de la Table Ronde. 2001. Page 335.

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