Extrait de l’Alchimie du vide -un pas vers soi dans les creux de l’existence

Chapitre 1. Naissance et mort : les étapes clés de l’existence

  1. Le premier vide existentiel de la naissance

La naissance et la mort sont deux événements qui nous échappent et que beaucoup considèrent comme des épreuves inévitables. Ils marquent des « changements d’état » qui nous propulsent dans le vide, au sens propre comme au sens figuré.

À sa naissance, le nouveau-né quitte un environnement aquatique et chaud, fusionnel avec sa mère, pour découvrir un monde inconnu. Au moment de mourir, l’habitation du corps s’éteint, laissant place à l’inconnu.

Ma naissance a longtemps été vécue comme un vide, un vide encore plus abyssal que celui que vit tout être venant au monde. Dans mon cas, je n’ai eu aucun récit, aucune photo pour ancrer cet événement dans le réel. Et pourtant, je suis bel et bien là. C’est donc que je suis née.

La femme qui m’a donné la vie a accouché sous X, le 21 septembre 1977 à 15 h 25. Et elle m’a laissée là.

J’ai dû me construire sur ce vide. Longtemps, j’ai perçu ce moment comme nébuleux, sans fondement, irréel.

Mais ce vide n’était pas seulement une absence : il est devenu une source de compréhension.

Est-ce que le fait de ne pas savoir d’où l’on vient peut être un handicap dans la vie ? Certainement. Les secrets et les non-dits, souvent présents dans nos lignées ou nos histoires personnelles, peuvent nous affecter profondément. Ils agissent comme des parasites invisibles du système émotionnel.

Cela peut entraîner des blocages, des peurs et des comportements incompréhensibles. Oui, grandir avec des zones d’ombre peut empêcher de se réaliser pleinement, de s’accomplir.

Mais j’ai cheminé, longtemps. Et aujourd’hui, je peux dire que je suis parvenue à un état de plein, voire d’abondance.

Le 4 juillet 2024, je suis passée, en l’espace de quelques minutes, du rien au tout.

Ce jour-là, j’ai appris l’identité de mes deux géniteurs, ce qui est relativement rare. J’ai découvert leurs prénoms, leurs noms, leurs dates et lieux de naissance, ainsi que leurs dates et lieux de décès ; leur taille ; leur profession au moment de ma venue au monde ; le nom d’un oncle ; la taille de l’appartement où vivait ma génitrice ; son salaire de l’époque ; le nom de l’hôpital où elle avait accouché de sa première fille…

Puis, j’ai eu des précisions sur les différents lieux que j’ai occupés entre l’hôpital Saint-Antoine et l’hôpital Saint-Vincent de Paul.

Très récemment, j’ai vu le film « Pupille », qui est remarquablement précis, sensible et pudique. Il retrace les premiers mois de vie des enfants nés sous X. Mais aurais-je voulu le voir plus tôt ? Absolument pas. Je savais qu’il existait, mais il ne m’intéressait pas, car ma propre naissance me semblait encore hors sol, sans racines, sans fondements.

Après cette profusion d’informations, je me suis sentie différente. Quelque chose, en moi, s’était étendu. J’ai perçu cet événement comme un miracle. Mes deux parents étant décédés au moment de ma demande, ils n’ont pas pu être interrogés sur leur volonté de révéler ou non leur identité. Et pourtant, les informations me sont revenues « de droit ». Si j’avais posé cette question un an plus tôt, tout aurait été différent.

J’ai compris que cette révélation n’avait été possible que parce que, intérieurement, j’étais prête. J’étais pleine, ancrée, alignée. La vie, ou le destin, selon le mot qui vous parle, m’a donné une réponse dans un endroit où je n’avais plus de questions.

J’avais fait ma part. J’avais trouvé, en moi, les ressources nécessaires pour me reconstruire et travaillé sur ma propre guérison.

Je vous raconte cette partie de mon chemin.

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